Une dystopie Young Adult entre Absolu et La servante écarlate impossible à lâcher.
Voilà comment je te présenterai L’institut du nouveau lendemain si je devais te convaincre de le lire en une seule phrase. L’institut du nouveau lendemain, c’est le premier tome de la nouvelle trilogie dystopique et féministe Les visages de feu écrite par Chloé Vollmer-Lo et publiée aux éditions Nathan. Il est sorti en librairies le 28 août dernier.
A quelques jours du lancement de la 25ème édition du plus grand festival européen de science-fiction Les Utopiales – dont je t’ai présenté le programme dans cet article – c’est la période parfaite pour se plonger dans des récits comme celui-ci. Je te détaille dans la suite de cet article les raisons pour lesquelles tu dois absolu-ment lire ce livre selon moi, mais sache que si tu veux recevoir chaque semaine des recommandations culturelles directement dans ta boite mail, tu peux t’abonner gratuitement à ma Newsletter !
La dystopie, un genre en plein renouveau
Après les succès de Hunger games, Le labyrinthe et autre Divergente dans les années 2010, on constate ces dernières années un renouveau du genre de la dystopie. Ce nouveau souffle est porté par de nouvelles plumes talentueuses et francophones, à l’image de Margot Dessenne et sa trilogie Absolu, que j’ai pu interviewer l’année passée à l’occasion de festival Les Utopiales. Chloé Vollmer-Lo ajoute sa pierre à l’édifice de cette nouvelle vague avec L’institut du nouveau lendemain.
L’institut du nouveau lendemain, en résumé
A l’institut du nouveau lendamain, Luce est L2106. Comme toutes ses camarades, elle porte un matricule, seule individualité dans cet univers impersonnel et déshumanisé. Son passé ? Oublié. Ses émotions ? Refoulées. Ses opinions ? Celles que l’institut lui enseigne depuis 10 ans. L2106 a 17 ans, fait partie de l’élite de l’établissement et son avenir est tout tracé.
Tout son monde s’écroule le jour où des souvenirs longtemps refoulés remontent à la surface. L2106 redevient Luce et prend conscience qu’un ailleurs est possible, en dehors des murs de l’institut. Mais comment sortir d’un établissement construit pour que je personne n’en sorte jamais ?
Un roman impossible à lâcher
Pour être honnête avec toi, j’étais proche de la panne de lecture avant de me plonger dans ce roman, mais le tirage au sort a choisi cette bricasse de plus de 500 pages dans ma PAL (Pile à Lire) du mois : L’institut du nouveau lendemain serait ma prochaine lecture. Une fois commencé, le roman m’a embarquée du début à la fin dans son univers. Malgré un début assez descriptif le temps de planter le décor, les pages se tournent déjà rapidement et les événements et rebondissements qui s’enchaînent par la suite ne font qu’accentuer ce sentiment.
Un roman Young Adult qui ne ménage pas ses lecteur.rice.s
Comme souvent en dystopie, il est nécessaire d’avoir le cœur bien accroché. Le genre est propice aux révélations successives, aux rebondissements surprenants et aux événements qui brisent le cœur. Le roman étant classé en Young Adult, les scènes sont bien souvent suggérées et n’entrent pas dans des détails gores mais l’imagination du lecteur ne se prive pas pour terminer le travail. L’avertissement suivant est d’ailleurs présent en début d’ouvrage :
Certains personnages de ce roman sont victimes de violences psychologiques, physiques et sexuelles. Bien que nous ayons veillé à traiter ces scènes de façon elliptique, leur lecture peut être difficile pour certain.e.s lecteur.rice.s.
Un Paris post-apocalyptique qui se dessine
La dystopie – mais de façon plus général la science-fiction ou SF – est un genre qui se base sur une réalité existente pour en imaginer le futur, l’évolution. Les récits dystopiques prennent donc bien souvent place dans des lieux connus, et Les visages de feu (la trilogie) ne déroge pas à la règle puisque L’institut du nouveau lendemain (le premier tome) se passe en (petite) partie dans Paris.
J’aime personnellement beaucoup la SF française, je l’apprécie encore plus lorsqu’elle prend place dans des lieux que je connais – mais qui ont bien sûr été modifiés par le temps. J’ai hâte de lire les tomes 2 et 3, en particulier pour découvrir davantage la manière dont Paris a évolué dans cette temporalité. Voici un extrait du Paris du roman :
La vieille dame a prononcé le nom « Paris » comme celui d’un antidote à tous les doutes. Mais à perte de vue, les ruines rampantes s’étalent, de celles où se cachent les monstres et les morts. Paris, dans les yeux d’enfant de Luce, n’a rien d’une solution et tout d’un sanctuaire de poussière. – Tu sais, cette ville, avant … C’était quelque chose. J’aurais voulu que tu voies ça… La vie, la beauté, les gens, les musées, … […] Ici, à Paris, il n’y a rien pour elle. Rien que le ciel lourd et noir, rien que le danger des pierres effondrées.
Mon avis sur ce premier tome
Vous l’avez peut-être compris en lisant cet article, mais ce roman a été pour moi un gros coup de cœur, qui va très certainement devenir mon nouveau sujet de propagande – si ce n’est pas déjà le cas. Les personnages sont attachants et vraiment très bien écrits, tous autant qu’ils sont, même ceux qui ne sont présents que dans une seule scène.
J’ai trouvé le rythme du récit très juste sur l’ensemble du roman. C’est ce qui m’a, je pense, autant donné envie de continuer ma lecture, tout en l’ayant encore bien en tête une fois celle-ci terminée. Je suis ressortie de ma lecture en ayant pris une claque, sur la forme comme sur le fond. La question de la place et de la condition des femmes est en effet omniprésente dans ce roman, et nous rappelle, comme l’a si bien dit Simone de Beauvoir :
N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devez rester vigilantes votre vie durant.
D’autres sujets sociétaux sont abordés dans le roman, comme celui des classes sociales, de l’accès à la nourriture et aux soins ou encore de la méritocratie. L’institut du nouveau lendemain est un futur classique du genre que je t’encourage à découvrir dès à présent !
Chloé Vollmer-Lo, une autrice prometteuse
L’institut du nouveau lendemain est le premier roman publié de Chloé Vollmer-Lo, autant te dire qu’étant donné sa qualité, je vais suivre sa carrière avec attention. Lorsqu’elle n’écrit pas, Chloé Vollmer-Lo raconte des histoires autrement, à l’aide de son appareil photo. En plus de son travail de photographe qu’elle exerce depuis 2008, elle a déjà publié une BD intitulée L’apocalypse selon Magda, illustrée par Carole Maurel et publiée aux éditions Delcourt. Cette première publication lui a valu le prix Artémisia Avenir.
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